Des portraits d'inconnus, de célébrités, d'enfants, de femmes. Marie Bodson semble poser des questions identitaires. Le spectre de ses images sources est varié, allant de la photographie issue de magazines jusqu'aux clichés personnels et familiaux. Cette diversité s'oppose à la technique unique ici présentée : celle de la peinture acrylique, lisse, opaque, en aplat. La vivacité majoritaire de la palette de l'artiste fait écho à son goût pour la pop culture. Une œuvre unique fait office d'exception dans le panel présenté et détonne dans la production de l'artiste : La novia, noire et blanche, où les traits humains sont gommés, effacés, peints.
Née en 1992 à Liège, Marie Bodson est scolarisée dans l'enseignement spécialisé où elle développe son goût pour les arts plastiques. Par le biais de sa professeure d'arts, elle rejoint en 2012 La "S" Grand Atelier où elle s'épanouit de façon exponentielle. Passant d'une technique à l'autre, les réinventant, s'appropriant les images populaires qu'elle favorise dans son travail et y ajoutant un aspect plus intimiste, Marie Bodson cumule et fusionne ses intérêts.
Pourquoi?
De son attrait inné pour les arts plastiques Marie Bodson fait naître un univers signifiant ayant pourtant pour source le flux d'images quelconques qui entoure le monde du XXIème siècle. Loin d'une quête de reconnaissance, la plasticienne donne une dimension plus personnelle à ces images aseptisées, s'approprie les visages, les expressions, les situations. La photographie n'est qu'un support neutre au geste pictural salvateur, sauveur d'identité, d'existence.
Virtuose, immersive, signifiante, Marie Bodson fait partie de l'Art Brut.
Jade Larrat