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La galerie Sage,située à Paris, présente jusqu’au 28 janvier prochain, une sélection d’œuvres de cinq photographes japonais représentés par la galerie. « Five : Masters of Japanese Photography » rassemble les images de Daido Moriyama, Naoya Hatakeyama, Miyako Ishiuchi, Ogawa Kazumasa et Kazuhiko Motomura. Nous avons interrogé le galeriste François Sage, pour nous expliquer le choix de cette exposition.

C’est dès 1990 que nous avons commencé, non pas à nous intéresser à la photographie japonaise, mais à avoir des relations de travail avec les photographes japonais qui sont représentés dans l’exposition « Five Masters of Japanese Photography » à l’exception de Ogawa Kazumasa artiste du XIX siècle, et qui nous a permis au fil des années de montrer plusieurs fois.Naoya Hatakeyama, que nous avons réussis à faire entrer dans les collections de la Tate Modern, du MOMA de New York, du Getty Museum et de quelques autres encore comme Mochizuki Masao, Yoneda Tomoko, Motomura Kazuhiko (dont nous publions le premier livre avec une préface de Robert Frank, Ueda Shoji, Ishiuchi Miyako (Prix international de la Fondation Hasselblad en 2014 -Hasselblad Foundation International Award in Photography) dont nous avons montré « Club & Courts Yokosuka Yokohama » en 2007, Yoneda Tomoko ou encore Daïdo Moriyama.
 
C’est peut-être la découverte de la photographie de Moriyama  qui nous a plus bouleversé par sa compréhension de la ville – ville que ne comprends pas le magnifique William Eggleston -, par la spontanéité de sa photographie et par sa maîtrise du noir et de la lumière.
 
Vous me direz mais la photographie c’est toujours une histoire de lumière et vous auriez raison, mais la lumière de Moriyama Daïdo doit provoquer chez le regardeur un état presque extatique tellement elle est contrôlée, bousculée, maîtrisée et cette lumière c’est dans les différents noirs sourds, puissant, profonds qu’il faut la chercher et qu’on la trouve.La photographie, en tout cas celle qui compte à mon oeil, ce n’est pas celle qu’on appréhende en un instant, non c’est celle qui demande à l’oeil de travailler, à l’oeil de se perdre dans la profondeur du noir. Et le noir japonais, celui qui est aussi sourd et profond que de l’encre de Chine, c’est le sujet de l’exposition.